La caféine nous empêche-t-elle de nous endormir?
L'explication nécessiterait un cours de chimie. Que ce soit raconté par des passionnés de café, ou par des passionnés de santé, ou par des chimistes plus ou moins professionnels, ou par des scientifiques dans leur ensemble.
Une autre découverte que j'ai trouvée intéressante était la couleur de la caféine. Il faut dire qu'elle est d'une couleur blanche.
Ainsi, nous devons vous présenter deux amis, 2 neurotransmetteurs, l'adénosine et l'adrénaline.
L'adénosine est responsable de la fatigue
Lorsque nous nous réveillons et effectuons diverses activités, le corps produit de l'adénosine et elle atteint les cellules réceptrices du cerveau, en lui disant : « Ami, fais une pause ! » Beaucoup d'adénosine équivaut à "s'endormir sur le chemin de l'oreiller", un peu d'adénosine signifie "allez, au travail !"
La caféine a une structure si similaire à l'adénosine qu'elle s'intègre parfaitement dans ses récepteurs et la bloque.
C'est la clé numéro 1.
La caféine n'apporte pas d'apport énergétique, comme le sucre par exemple, obligeant l'organisme à en consommer et donc à générer de l'énergie, mais ne fait que tromper le cerveau, bloquant la réception de l'adénosine et donc des informations sur la fatigue.
Donc, si je mange des sucreries le soir, il me sera difficile de m'endormir (voir le cas des enfants), car j'ai de l'énergie à consommer. Si je bois du café, j'aurai du mal à m'endormir parce que je ne sais pas que je suis fatigué.
J'ai donc deux options. Je choisis d'être conscient de la fatigue de la journée et du besoin de me reposer, comprenant que le manque de sommeil est une auto-illusion, tout comme les lunettes de soleil m'empêchent de réaliser la quantité de lumière. Ou, je choisis d'ignorer le café que je bois et de suivre mon horaire de sommeil, comme je le ferais si je buvais un verre d'eau.
Mais nous avions quand même une curiosité, pourquoi est-ce qu'on se sent agité quand on boit beaucoup de café ?
S'il ne s'agit pas d'un supplément d'énergie, que m'arrive-t-il lorsque, après une prise importante de caféine, je sens mon rythme cardiaque s'accélérer, j'ai une pression artérielle élevée, j'ai un état de vigilance et d'attention accru, une grande capacité de concentration et autres? Et surtout pourquoi, au bout de quelques heures, j'ai un état complètement opposé, de léthargie, d'épuisement exagéré, de dépression physique et parfois même mentale ?
Il faut dire, avant de parler de l'adrénaline responsable des réponses à ces questions, que les sensations ci-dessus peuvent être observées dans le cas d'une consommation de café atypique. Par exemple, un café pour les personnes qui boivent du café très rarement ou beaucoup de cafés pour les consommateurs fréquents.
Retour à adrénaline. C'est un autre résultat de la consommation de café. Certains disent que la caféine est aussi responsable, d'autres disent non. L'adrénaline dirige le sang vers les organes vitaux de survie, ça peut être les jambes en cas de besoin de courir, ça peut être aussi les bras en cas de glissade dans l'arbre, ça peut être le cerveau en cas de défi intellectuel et c'est toujours les poumons et le cœur. Cela signifie plus d'oxygène et plus de sang qui alimente l'état de "mobilisation" que nous ressentons à env. 30 minutes à partir du moment où j'ai bu du café.
Il faut env. 3 heures pour que le corps élimine la majeure partie de la caféine et des autres substances apportées par le café. Évidemment, c'est une moyenne et c'est un processus évolutif. C'est-à-dire que la caféine est progressivement éliminée et implicitement ses effets sur les récepteurs de l'adrénaline et de l'adénosine. Selon le métabolisme de chacun, l'élimination, jusqu'à ce que les effets ne se fassent plus sentir, peut se faire en une heure ou 5 heures.
L'important est qu'au fur et à mesure que l'Adrénaline diminue son effet, les organes vitaux réduisent leur rythme, et les secondaires l'accélèrent, bénéficiant enfin de l'attention. D'où la sensation de faiblesse, les jambes lourdes, les muscles fatigués et la dépression.
Dans le cas d'une consommation modérée de café, les effets de l'apport et de l'élimination de la caféine sont modérés et, avec le temps, avec l'adaptation de l'organisme à une consommation régulière, presque imperceptibles. En cas de consommation excessive, les effets se font sentir plus fortement, se rapprochant de ceux ressentis en cas de crise réelle, où l'adrénaline est le neurotransmetteur de survie.
En rassemblant la leçon abrégée de chimie et de neurosciences, on peut s'endormir paisiblement le soir même si on boit un expresso, un cappuccino, un irish coffee ou un autre cocktail à base de café, car nous savons que rien ne nous empêche de nous endormir et que notre organisme, il se reposera, même si le cerveau n'a pas encore ordonné son extinction.
Nous avons alors compris que lorsque nous aurons besoin d'adrénaline, un surplus de café ferait des merveilles et que je pourrai utiliser la machinerie biologique dont je dispose pour surmonter une période compliquée, tout en me préparant quand même à l'adrénaline post-règle.
Alors, buvons un café et puis… bonne nuit!
